Carnet de route d’un voyage inoubliable au cœur de l’Afrique australe
Le souffle du désert
Namibie. Le nom claque comme une promesse de liberté. Un pays vaste comme deux fois la France, peuplé d’à peine 2,5 millions d’âmes. C’est ici que commence notre aventure, à la selle de Royal Enfield prêtes à mordre la piste. Le point de départ : Windhoek. À peine le pied posé à l’aéroport de Hosea Kutako, l’air chaud et sec nous enveloppe. Cap vers notre première nuit, dans une lodge calme à la sortie de la capitale. Le ton est donné : ce voyage sera à la fois brut, authentique et inoubliable.
Premiers tours de roue dans le Kalahari
Le lendemain, nous prenons possession de nos montures et quittons l’asphalte pour nous engager dans l’immensité du Kalahari. Le gravier se fait danseur sous nos pneus, les paysages s’étirent à perte de vue. Oryx, koudous, springboks nous regardent passer, curieux et nonchalants. Le sable rouge trace des lignes molles dans un décor de savane parsemé d’acacias. Ce premier jour nous connecte à la terre, à la machine, et au silence du désert. En fin d’après-midi, une balade en 4×4 nous rapproche encore un peu plus de cette faune discrète.
Dunes géantes et route vers le Namib
Direction le Namib. Sur la piste, chaque kilomètre est une carte postale vivante. Des montagnes tabulaires à l’horizon, un ciel immense, des mirages dansants. Arrêt obligé à Maltahöhe, poste avancé du désert, pour un plein d’essence et un Apple Crumble inoubliable. L’après-midi nous offre un ride majestueux, où les dunes du Namib apparaissent comme une vague figée par le vent. Sossusvlei nous attend, là où le sable est roi et le vent sculpteur.
Sossusvlei, royaume du silence
Réveil avant l’aube. Nous laissons les motos pour un véhicule 4×4 qui nous emmène à l’intérieur du parc de Namib-Naukluft. Les dunes, rouges comme le feu, s’élèvent à plus de 300 mètres. Le silence y est total, absolu. On grimpe, on glisse, on observe. Petit-déjeuner au pied des dunes, puis retour à moto dans les derniers souffles du jour. Le sable encore collé à nos bottes, on savoure une bière fraîche face au désert.
Vers l’océan, par la solitude de la Skeleton Coast
De la chaleur du désert à la brume de la côte, le contraste est saisissant. Par la mythique Solitaire, la route bascule vers l’ouest. À Walvis Bay, l’Atlantique surgit, froid, austère. Puis vient Swakopmund, ville balnéaire à l’allemande, étrange et attachante. On dîne au Tug, face à l’océan, tandis que la brume marine efface peu à peu l’horizon.
Jusqu’aux confins du monde
Le lendemain, une excursion en 4×4 jusqu’à Sandwich Harbour nous fait traverser des dunes qui plongent littéralement dans la mer. Rare, fragile, cette portion du globe semble oubliée du temps. Puis retour à la selle pour entamer une remontée épique de la Skeleton Coast. Bateau échoué, mine noyée dans le sel, café à Henties Bay, et enfin Cape Cross. Ici, les otaries règnent par dizaines de milliers, bruyantes, odorantes, hypnotisantes.
Twyfelfontein et la trace des anciens
Cap vers l’intérieur des terres. Twyfelfontein et ses gravures rupestres racontent l’histoire d’un autre temps. Un guide local nous aide à décrypter les scènes millénaires. On file ensuite vers Khorixas via la Forêt pétrifiée, vestige d’une époque où l’Afrique australe était recouverte de végétation luxuriante. Chaque étape est une page d’histoire que l’on traverse à moto.
Derniers instants, souvenirs en bandoulière
La fin du voyage approche, mais la route continue de surprendre. Les paysages changent encore, mêlant désert, montagne, et savane. On repense à chaque instant, chaque virage, chaque rencontre. En quelques jours, la Namibie nous a offert une aventure rare, une immersion dans une Afrique belle, brute et intacte.